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Sébastien Vaissière

Agenda - Septembre 2024 à Toulouse

Souchon se refait une chanté

Avant qu'il n'y ait plus de places

Cette tournée inattendue a une jolie genèse. L’an dernier, au cours d’une consultation de routine, le toubib d’Alain Souchon lui diagnostique un coup de déprime. Plutôt que de lui coller des antidépresseurs, il lui prescrit une tournée avec ses fils. Pierre, Charles et Alain Souchon (80 ans depuis mai) chanteront donc en mars à la Halle aux Grains. Et si tout est au diapason de cette douce et classe reprise du Marin la chose vaut largement le prix réclamé (56 euros). Hâtez-vous de réserver : il reste des places, mais ça ne durera pas.

29 et 30 mars à La Halle aux Grains dans le cadre de la saison Odyssud



Les mots Dick

Festival du verbe

Désormais plus commingeois que néerlandais, Dick Annegarn remet le couvert de son traditionnel festival du verbe à Martres-Tolosane. Comme chaque année les artistes invités y ont carte blanche pour user des mots comme ça leur chante, à condition de s’inscrire dans la sainte Trinité de l’auteur-compositeur de Bruxelles : « liberté, égalité, oralité ». On annonce cette année Clémentine Célarié et son fils Abraham Diallo, Bertrand Belin, Bernard Ménez, Jacques Weber, et Noé Preznow, que la rédac de Boudu a écouté en boucle tout l’été.

14 et 15 septembre à Martres-Tolosane



Sofa contra

Le grand rendez-vous

Depuis une décennie, avec l’Européenne de cirques, La Grainerie rassemble fin septembre dans la métropole ce que le Vieux Continent produit de plus créatif et de plus prometteur. La chose s’inscrit cette année en partie dans la Biennale internationale des arts vivants Toulouse-Occitanie mise à l’heure lituanienne. On a bien du mal à vous conseiller un spectacle parmi les 18 au programme.

Pourquoi pas le féministe et sulfureux Contra, de Laura Murphy, à propos du-quel cette dernière confessait récemment dans une interview en Allemagne : « À l’origine, Contra, c’était définitivement un spectacle va-te-faire-foutre. Je sentais que je voulais dire quelque chose, mais, avec le temps, il devient de plus en plus question de vulnérabilité, de célébration, de complexité de l’identité féminine et de la queerness. » Si vous êtes plus cuir que queer, préférez Sofa Project de la lituanienne Marija Baranauskaitė, une performance clownesque… pour canapés.

Contra, le 10 octobre au Théâtre Garonne / Sofa Project, le 1er octobre à La Fabrique (Toulouse) et les 4, 5 et 6 octobre au Théâtre de la Cité


Massilia est quadra

Concert anniversaire

Le 20 mai 1984, un jeune groupe se produit pour la première fois Cours Julien à Marseille. Il déploie tant d’énergie que la police intervient et verbalise pour tapage. Aujourd’hui cette formation a 40 ans et derrière elle 17 albums, un rôle monumental joué dans la promotion des cultures provençale et occitane, et une œuvre musicale cohérente qui dépasse largement la rencontre de la ganja et du pastis à laquelle on le réduit trop souvent. Initiateurs de la Linha Imaginot, confrérie de groupes de langue occitane dont font partie les Fabulous Trobadors, Massilia Sound System vient souffler ses bougies sur scène au Bikini. On en sera.

Le 27 septembre au Bikini


Une brillante installation éphémère d’Othoniel à Montauban

Maintenant ou jamais

En 2000, Jean-Michel Othoniel a transfiguré la bouche de métro Palais Royal - Musée du Louvre en la coiffant d’un dôme en perles de verre devenu un emblème du 1er arrondissement. Depuis, il multiplie de par le monde les commandes publiques, les collaborations prestigieuses et les grandes installations. La dernière en date : un bas-relief étincelant inauguré en mai à Paris sur la façade de l’hôtel Cheval-Blanc. Chez nous, cet automne, il installera en surplomb de la grande entrée de Saint-Sernin une rosace de 5,5 m de diamètre dont l’inauguration clora la vaste campagne de rénovation de la basilique entreprise en 2017.

En attendant de voir la rosace d’Othoniel filtrer la lumière de Toulouse, on vous conseille de filer jusqu’à Montauban pour tourner autour de son installation éphémère sise dans la salle du Prince Noir, au sous-sol du musée Ingres-Bourdelle. Depuis 2019, la mairie de Montauban confie à des artistes contemporains le soin d’habiter cette étrange salle gothique qu’on dit bâtie par le sanguinaire et vicelard prince de Woodstock (baptisé Prince Noir par les historiens) au temps maudit où Montauban était anglaise. On prétend même que cette salle de garde fut une prison et une salle de torture. L’artiste lui-même ne s’y est pas trompé : « Quand j’ai visité la salle pour la première fois, j’ai senti sa violence tellurique. Intervenir sur les traces du Prince Noir n’était pas évident pour moi qui suis un artiste de l’enchantement et du merveilleux. J’ai conservé ce point de vue émerveillé tout en prenant en compte la puissance et la gravité du lieu. » D’où ce grand sol de briques noires hérissé de colonnes de deux tonnes chacune, étroites à la base et de plus en plus évasées, inspirées des yardangs, ces formes naturelles sculptées dans les déserts par l’eau ou le vent.

Cet édifice de brique de verre semble avoir été conçu spécialement pour se fondre dans le décor de brique foraine de Montauban. Il n’en est rien :  « J’ai commencé ce travail il y a une dizaine d’années avec des verriers en Inde. Ces 4000 briques en verre sont toutes soufflées par des hommes. Dans chacune d’entre elles, il y a un souffle humain. Au centre de ces formes noires brille un grand rubis rouge soufflé par les verriers de Baccarat : il rappelle le rubis que le Prince Noir portait à son chapeau. Bijou qui, aujourd’hui, orne la couronne de la reine d’Angleterre. C’est un peu le trésor du Prince Noir qui explose. L’idée d’échapper à la noirceur. » Et quand on s’inquiète auprès de l’artiste de la fragilité de l’œuvre et de l’absence de protection, il répond : « La fragilité et la beauté protègent. Je fais confiance aux gens. »

Au musée Ingres-Bourdelle jusqu’au 5 janvier 2025


Hugo de Lunel

Rétrospective

L’Hérault célèbre Jean Hugo, héros discret mort à Lunel en 1984. Peintre, illustrateur et arrière-petit-fils de qui vous savez, il a mené sa vie d’artiste en marge de l’avant-garde, ce qui lui a parfois valu l’indifférence de ses contemporains. On redécouvre aujourd’hui sa peinture tournée vers la recherche permanente de la beauté. Trois expositions d’envergure lui sont consacrées : La première au musée Fabre de Montpellier (Jean Hugo, le regard magique), qui rassemble 330 pièces réalisées entre 1914 et la Deuxième Guerre. La deuxième au musée Paul-Valéry de Sète (Entre ciel et terre), qui présente une centaine de pièces dominées par la question du paysage. La troisième au musée Médard de Lunel, où l’on explore le Jean Hugo secret et son fameux mas de Fourques, à Lunel, où il créait et recevait les artistes de son temps.

À Lunel jusqu’au 22 septembre, à Sète et Montpellier jusqu’au 13 octobre


Donizetti variétoche

Opéra de rue

En plein covid, l’ensemble vocal et instrumental À bout de souffle a porté l’opéra au supermarché avec des happenings aussi fous dans la forme qu’exigeants dans le fond. Ces Courants d’airs en rayons, ourdis à l’époque par Pronomade(s) dans les hypers du Comminges et du Volvestre, ont laissé un souvenir impérissable à ceux qui les ont croisés pendant leurs courses. Cette année, l’ensemble mené par le pianiste et chef d’orchestre toulousain Stéphane Delincak propose une revisite, toujours pour l’espace public, de L’elisir d’amore de Donizetti. Immersif, participatif, tendre, fort, à cheval sur le lyrique et la variétoche, emphatique, musical, bruyant, bavard et visuel. À voir!

Élixirs ? Pagaille vocale all’italiana, coproduction l’Usine et Odyssud, 27 et 28 septembre au Forum d’Odyssud


Zacharias aux Jacobins

Clasico

Au même titre qu’un OM-PSG ou qu’un Stade-Toulousain-Stade Français, une prestation de Christian Zacharias à Piano aux Jacobins est un clásico. Le pianiste et chef d’orchestre allemand est un fidèle du festival, et y délivre toujours de grandes prestations. Le programme cette année est intrigant, qui accorde une large place à Poulenc (dont une improvisation hommage à Édith Piaf). Plus attendu, on ouïra du Schubert, du Haydn et du Scarlatti, dans lesquels le Z excelle et déploie généralement toute sa classe.

Le 10 septembre au cloître des Jacobins

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