Denis Briscadieu est une figure du vélo en France. Ce fils de coureur cycliste a bâti dans le Gers un groupe de 15 sociétés autour du cycle (magasins,boîte de com, usine d’assemblage, etc.). Apôtre de la relocalisation de l’industrie du secteur, créateur en Occitanie du premier cluster vélo du pays, il assiste tout sourire à la revanche du biclou dans la société, à laquelle il œuvre depuis un quart de siècle.
" Dans la vie comme dans le vélo, il faut être humble et affamé"
On n’a jamais vu autant de vélos dans la rue. Pourtant, pas une semaine ne passe sans qu’on annonce la faillite d’une entreprise du secteur en Europe. Que se passe-t-il ? C’est très simple. On peut retracer l’évolution du marché ces quatre dernières années avec cette suite chronologique : confinements, inquiétude, réouverture, surconsommation, confiance, pénurie, sur-commande en 2021, livraisons difficiles depuis la Chine, consommation haussière, euphorie, inflation, sur-commande en 2022, livraisons massives, année record en 2022, puis premier ralentissement, surstock, craintes, discount, perte de marge, affolement, et difficultés économiques aujourd’hui.
Ces difficultés vous inquiètent-elles ? Je ne les trouve pas alarmantes. Avant cet épisode, quantité d’opportunistes sont arrivés sur le marché. Ils pensaient surfer sur la vague vélo et en tirer des bénéfices, mais aujourd’hui ils repartent. Les fonds d’investissement aussi, ont acheté sans regarder, et fait des OPA simplement parce que c’était le vélo, la mode, l’avenir. Ils se sont calmés depuis.