top of page
Orane Benoit

Champions en mouvement

Avec 204 clubs et près de 3000 licenciés, l’Occitanie est une terre de champions handisport. Parmi eux, six sportifs de haut-niveau au parcours exemplaire, que nous avons croisés en pleine préparation des Jeux de Paris 2024.


« J’ai appris à nager à 3 ans avant de commencer à faire des compétitions à 8 ans. J’ai un handicap de naissance (pied bot). La natation m’a permis de me sentir comme tout le monde. Maintenant, c’est toute ma vie. J’y ai passé mes meilleurs moments mais aussi des moments difficiles. C’est plus qu’un simple loisir, c’est presque devenu mon métier. Je place le sport au même niveau que mes études. Au début, je ne savais pas que j’avais le droit de concourir en handisport. Je pensais que c’était réservé aux personnes en fauteuil ou amputées. En fait, tous les handicaps sont représentés. C’est important pour moi de montrer que toute personne en situation de handicap peut faire du sport, car le handisport c’est du sport avant d’être du handicap. »


 

« J’ai toujours fait du sport et j’ai commencé l’escrime à 8 ans. Après mon accident, en 2010, c’était évident pour moi de continuer à faire du sport mais pas forcément de refaire de l’escrime. J’avais peur de ne pas retrouver les sensations que j’avais en tant qu’escrimeur valide. J’ai mis du temps. Finalement, la transition a été facile : l'escrime mélange depuis longtemps paralympique et olympique. Le sport c’est mon quotidien puisque je suis médecin du sport. C’est une passion d’enfant. On te regarde les yeux, la bouche, on te donne un cachet et ça va mieux. Ça m’a toujours fasciné ! En tant qu’ambassadeur handisport du département, je trouve important de sensibiliser au handicap pour aider à dédramatiser, pour montrer que la vie ne s’arrête pas et que l’on peut faire de belles choses. »


 

« Je suis née malvoyante et suis devenue non voyante en 2016. À 10 ans, on m’a dit que je ne pouvais plus faire de basket. J’ai toujours aimé les sports collectifs, mais je ne voyais plus assez pour continuer. Les ballons terminaient plus souvent sur ma tête que dans mes mains. Ça a été un moment difficile mais je n’ai pas baissé les bras. J’ai même pratiqué le VTT. Puis j’ai découvert le goalball, une discipline uniquement handisport. Une révélation. Ma revanche sur les sports de valides. Le goalball se pratique les yeux bandés sur un terrain dont les limites sont en relief. Pour gagner, il faut marquer avec un ballon sonore et éviter de prendre des buts en plongeant au sol pour arrêter le ballon avec son corps. Même si je suis une grande compétitrice, sur le terrain c’est toujours le plaisir et la solidarité qui priment. Je souhaite à tout le monde de vivre une aussi belle aventure humaine. »


 

« J’étais docker à la Réunion, mon île natale. Un chariot élévateur de 18 tonnes m’a roulé sur la jambe. J’avais à peine 18 ans, et comme j’ai eu une enfance assez difficile, j’avais de la force en moi. Sur mon lit de rééducation, je me suis dit : “Dès que ma prothèse provisoire sera posée, je sortirai de mon fauteuil et je marcherai sans béquille, sans déambulateur, sans personne”, et c’est ce que j’ai fait. Lève-toi et marche, comme on dit. Quand j’ai quitté la Réunion pour suivre ma formation d’orthoprothésiste, j’ai dû faire un stage en entreprise. À cette occasion, j’ai rencontré le PDG de Lagarrigue, entreprise d’orthopédie qui fabrique des prothèses à Toulouse. Il m’a offert l’opportunité de travailler pour eux et de me mettre au sport. Il m’a sponsorisé et aujourd’hui, je me consacre uniquement au handisport. Transmettre et partager, c’est très important pour moi. Je veux donner une belle image du handicap. »


 

« J’ai découvert le handisport à l’âge de 18 ans quand j’ai commencé mes études supérieures. Mes parents étant agriculteurs. Nous vivions à la campagne loin des regroupements de handisport. Je porte une prothèse depuis mes 4 ans, lorsque j’ai eu mon accident et que j’ai été amputée. J’avais 16-17 ans quand j’ai commencé à accepter mon handicap. Aujourd’hui ma vie tourne autour de mon amputation puisqu’en parallèle du basket fauteuil, je suis orthoprothésiste. Je ne changerai ça pour rien au monde : cette vie, je l’adore. Au départ, j’ai fait du sport pour améliorer ma santé. Aujourd’hui je ne pourrais plus m’en passer. Le sport est à la fois un moyen de tisser des liens avec les autres, de se surpasser et d’avoir une meilleure image de soi. Avant de faire du basket fauteuil, je ne me rendais pas compte de tout ce que je pouvais faire. »


 

« Je me suis toujours entraîné avec des valides et je n’ai jamais vu de différences. Mes parents ont cherché un sport que je pouvais pratiquer malgré mon handicap. J’ai une malformation de naissance aux jambes qu’on appelle un pied bot. Il y avait deux possibilités, la natation ou le tennis de table. Comme mon frère Ugo faisait de la natation, j’ai choisi le tennis de table. Je voulais que mon handicap disparaisse et profiter sans restriction. Aujourd’hui, le sport, c’est ma vie. Je m’entraîne tous les jours, je fais des compétitions à l’étranger, j’ai des sponsors, j’adapte ma scolarité en fonction de ça. Avant de faire du sport, je voyais mon handicap comme un fardeau. Aujourd’hui je vois bien que je ne suis pas restreint. Je suis 17e au classement mondial et je continue à m’entraîner pour les championnats du monde du mois d’octobre et les Jeux paralympiques de Paris en 2024. »



bottom of page