Si le vélo fait un retour fracassant en ville après 75 ans d’hégémonie automobile, il était déjà dans la première moitié du XXe le véhicule de tous les Toulousains, bourgeois, flics, ou du populo. La preuve avec ces clichés glanés aux archives municipales de Toulouse, sur lesquels même les moustaches sont en guidon de vélo.
La brigade d’agents cyclistes de la police municipale de Toulouse immortalisée le 20 avril 1904. Moustache, selles à ressorts et bottes cirées de rigueur. La bête noire des brigands toulousains jusqu’à la Deuxième Guerre. En juin 1935, à la suite d’un flagrant délit de cambriolage place des Carmes, on lisait dans l’Express du Midi : « La brigade cycliste, avec ses machines, ne fait pas de bruit et tombe sur le malandrin au moment souvent propice. »
Un homme équipé pour la pêche traverse la rue de Metz un jour de 1963. On croirait un sosie de monsieur Hulot saisi à la volée par Jean Dieuzaide. Il s’agit en réalité d’une mise en scène, et le pêcheur n’est autre que le père d’une proche collaboratrice du photographe.
En haut : Un garçonnet pose le 22 janvier 1914 avec son vélo, sur le canal du Midi gelé, près de la passerelle des Soupirs. Cet hiver-là, Toulouse subit 27 jours de gel consécutifs, et le thermomètre descend jusqu’à -15°C.
En bas : Accident de vélo rue d’Alsace-Lorraine saisi par Jean Dieuzaide dans les années 40/50. La pagaille qui règne sur la chaussée, et le regard noir de la cycliste montre bien que cette rue était déjà accidentogène, et les cyclistes déjà bien énervés.