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BOUDU

Fan-phare

Préparez vos tympans. Échauffez vos guiboles. Les fanfares, elles, accordent leurs instruments… et un, deux, trois, quatre ! Les rythmes festifs et explosifs de Mécanique des cuivres et de Super Sonic, deux fanfares toulousaines, résonnent sur la grande place ensoleillée de Saint-Félix-Lauragais qui accueille la 10e édition du festival L’Autan en Fanfare. « Il y a plus de monde que d’habitude », observe Nicolas l’organisateur du festival. Suite logique du Covid ou pic de popularité ? Ce qui est sûr, c’est que les fanfares ont la cote. Cette musique, « qui doit être accessible et qui invite à la fête avec une proximité physique avec le public », comme la définit Clovis Jaquin, président de l’association Fanfarnaüm, répond selon lui « à l’envie de se reconnecter aux autres, née à la suite des longs moments d’isolement vécus lors des confinements ». Le collectif toulousain Fanfarnaüm, créé en 2011, rassemble huit fanfares éclectiques dont deux professionnelles. « Aujourd’hui, constate Clovis, le public est très demandeur et plus conscient de l’exception que représente ces moments de partage permis par la musique vivante. » Comme en atteste la soirée du samedi lors du festival Musique en D’lyre à Miélan dans le Gers, où quatre des fanfares du collectif se préparent à faire le show. Robes pour les uns, chapeaux et déguisements colorés pour les autres, tournée générale de maquillage à paillettes et bonne humeur, les Trous Balourds, les Frères Pouetards, les Dead Paquito et les Filibusters sont bien décidés à faire des centaines de personnes venues s’amuser sous la halle du village, des tapeux de pieds (qui marque la cadence de la musique avec le pied, ndlr).


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La Grasse Bande au festival l’Autan en Fanfare © Antoine Berlioz



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Dead Paquito, parceque on veut la mort du paquito ! © Orane Benoit



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FBTF et La Mécanique des Cuivres au festival l’Autan en Fanfare © Antoine Berlioz



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« Au départ, la musique des fanfares était très codifiée. Dans les années 2000, elles ont commencé à s’approprier de nouvelles esthétiques » David Mimey des Filibusters © Orane Benoit


Aux commandes de ces cuivres imposants que sont les soubassophones, des mignons mais bruyants tambours, des trombones et de sensuels saxophones, s’illustrent des profils très variés, des jeunes et des moins (voire beaucoup moins) jeunes. Si dans le public certains bondissent dès les premières notes du tube Uptown Funk de Bruno Mars, d’autres attendent patiemment les basiques. À leurs débuts, les fanfares étaient associées aux orchestres d’harmonie avec leurs répertoires très classiques. Aujourd’hui, elles se distinguent toutes avec des influences de rap, latino, de swing ou d’électro comme la célèbre fanfare Meute et ses sonorités technos. « Au départ, la musique des fanfares était très codifiée. Dans les années 2000, elles ont commencé à s’approprier de nouvelles esthétiques avec des reprises de pop, de rock, de tubes de radio », analyse David Mimey fanfariste depuis 2008 et membre des Filibusters depuis 4 ans. Une évolution qui viendrait, pour Julien Jul des Dead Paquito, sans doute de la Nouvelle-Orléans : « Depuis quelques années, il y a un renouveau de l’école du Brass Band qui arrive des Etats-Unis avec Youngblood, Lucky Chops, Trombone Shorty. Beaucoup de brass bands français se sont inspirés de ces groupes qui mixent les genres. Dans le Sud-Ouest, par exemple, il y avait traditionnellement les bandas, la variété et maintenant le brass band américain fait son trou et les jeunes reprennent les morceaux d’aujourd’hui. »


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Les Super Sonic, fanfare explosive, humoristique et puissante © Antoine Berlioz



Dans le collectif Fanfarnaüm, beaucoup d’étudiants : « Le mouvement fanfare s’est démocratisé grâce aux fanfares étudiantes », explique David des Filibusters. Ces bandes de potes, qui rassemblent jusqu’à 30 musiciens, font l’unanimité auprès des organisateurs d’évènements. « L’avantages de la fanfare c’est de pouvoir jouer n’importe où. Pas d’amplification, donc pas besoin d’électricité. Cela facilite la tâche des organisateurs » souligne le président du collectif. Depuis 2021, les fanfares disposent même d’une aide financière qui leur est spécialement dédiée. Il s’agit du Plan Fanfare mis en place par la Direction Régionale des Affaires Culturelles. En Occitanie, ce dispositif a déjà permis de soutenir une vingtaine de fanfares en « accompagnant les artistes amateurs et professionnels et en soutenant la formation et les projets qui rayonnent sur tout le territoire d’Occitanie », explique Emmanuel Pidoux, conseiller pour la Musique au sein de la DRAC. L’Occitanie est une région riche en la matière puisqu’elle voit se créer de plus en plus de fanfares et de festivals consacrés aux fanfares. La 4e édition de Brass dans la Garonne, seul festival de fanfares toulousain, organisé par le collectif Fanfarnaüm, se déroulera au mois de septembre. Deux jours de fêtes animés par huit groupes. Pour clore l’été en fanfare.


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© Antoine Berlioz



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© Orane Benoit



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Les Frères Pouetards © Orane Benoit



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© Orane Benoit



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Les Trous balourds ” Sobriété, ponctualité et rigueur musicale ;)” Arthur Manoha et son soubassophone © Orane Benoit


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