Cette histoire, pourtant très toulousaine, commence à 2000 km de chez nous, au troisième siècle avant notre ère. Delphes, la richissime cité grecque, est pillée par l’armée du Celte Brennus, qui emporte l’or du temple d’Apollon. Ce dernier, dieu des arts qui, comme tous les artistes, est mégalo et susceptible, zigouille le chef d’expédition. Désorientées, ses troupes se dispersent, et avec elles les 70 tonnes d’or chouravées dans le temple. Le trésor se retrouve en Turquie avant de tomber entre les mains des Volques Tectosages. Après avoir vendu leurs services de guerriers sanguinaires aux Grecs, aux Romains et aux Carthaginois, ces Celtes mercenaires s’arrêtent à l’emplacement de la Toulouse actuelle pour souffler un peu. Ils ne vont pas y rester longtemps. Les Romains débarquent à Toulouse, virent les Volques, récupèrent l’or et tentent de le rapatrier à Rome. Sur le chemin, ils sont victimes d’un caravane-jacking près de Marseille. L’or s’évanouit donc dans la nature mais pas la malédiction. Peu de temps après, Apollon occit 80 000 légionnaires sous les ordres de Caepio, qui, du coup, est déchu de sa citoyenneté romaine. Depuis, on dit que l’or de Toulouse est maudit, qu’il serait, selon les sources, enfoui sous le bitume de l’A9, enterré dans le jardin de l’Abbé Saunière ou distillé depuis 2000 ans, gramme par gramme, par les rivières ariégeoises…
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