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BOUDU

Laurent-Luc Burtin : Renversant

Il n’est pas nécessaire d’être né à Toulouse pour revendiquer un attachement à cette ville. « Elle m’a tout de suite plu lorsque je suis arrivé en 2001. Je peux même dire que c’est la première ville française dans laquelle je me suis senti bien. » Ne voyez pas, chez Laurent-Luc Burtin, de snobisme dans cette remarque. Plus de la candeur, substantif qui semble bien qualifier ce Parisien de naissance. Sans doute l’héritage d’une enfance passée en Afrique, entre la République centrafricaine, le Burkina Faso ou le Maroc à suivre des parents profs en coopération : « J’ai eu la chance de découvrir des pays et des personnes différentes. Ça m’a vraiment ouvert sur le monde ». Il s’éveille en particulier à la politique, par son accès le plus noble : « Sans être militants dans un parti, mes parents s’impliquaient partout où ils passaient. Ils essayaient de mettre en pratique leurs idées ». Après un bref passage par Paris, le jeune homme prend tout de suite la tangente vers l’Angleterre pour apprendre le métier d’infographiste. Puis c’est en Argentine et aux États-Unis qu’il poursuit son parcours de globetrotter : « Quand on a vécu à l’étranger, on est toujours attiré par la découverte d’un nouveau pays ». De retour en France à l’aube de ses 30 ans, il prend la direction de Toulouse en 2001 où il se voit confier la responsabilité, par une entreprise britannique de jeux vidéo, de monter un petit studio pour travailler sur un nouveau projet. Deux licenciements économiques plus tard, il décide de tourner la page de l’infographie pour ouvrir celle de la… crêpe ! « J’ai toujours hésité entre l’infographie et la cuisine. Ce qui est intéressant avec la crêpe, c’est que l’on peut en faire partout dans le monde. » À l’aide d’un financement participatif, il fait l’acquisition d’un triporteur motorisé italien avec lequel il sillonne la ville avant de se spécialiser dans les évènements dans le milieu culturel. Ne cherchez pas de trace de politique dans ce parcours, Laurent-Luc s’en est toujours tenu à l’écart. Jusqu’à ce fameux jour de septembre 2019 où il apprend qu’il a été tiré au sort pour figurer sur la liste d’Archipel citoyen : « Je n’en avais pas entendu parler », reconnait-il. Intrigué par la démarche, il accepte de participer au processus : « J’ai tout de suite vu que l’on avait les mêmes valeurs. On vit dans un monde corrompu où l’on n’est pas maître de nos vies ». Et l’homme est convaincu que ses idées sont partagées par plus un grand nombre : « Ce qui me fait peur, c’est que je sens que l’on va gagner ! La tâche est énorme. Il va falloir résister aux lobbys tout en faisant comprendre aux gens que cela prendra du temps pour changer les choses ». Parce que même chez Archipel, on n’a pas de baguette magique…

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