Nadia Pellefigue : Une nouvelle énergie pour Toulouse Partie en campagne la première, dès le mois d’avril 2019, en lançant son mouvement Une (Une nouvelle énergie) la vice-présidence du Conseil régional a initié une méthode innovante, en faisant travailler les citoyens dans des ateliers participatifs pour faire émerger son programme. Un temps tentée de mener le combat en dehors des partis, elle est finalement investie par le Parti socialiste, puis par le PCF et le PRG, pour mener la bataille municipale. Convaincue de la nécessité de placer Toulouse sur la voie de la transition écologique, elle multiplie les propositions en ce sens, comme le bouclier végétal ou les sept portes de Toulouse. Pragmatique et désireuse de donner une nouvelle ambition à Toulouse, elle est la première, à gauche, à avoir clairement indiqué que la 3e ligne de métro se ferait si elle était élue. Sans se montrer opposée aux signes architecturaux forts, elle est en revanche moins favorable à la Tour d’Occitanie qu’elle n’estime « pas emblématique de l’identité toulousaine ».
Jean-Luc Moudenc : Aimer Toulouse Comme on pouvait s’y attendre, le maire sortant est candidat à sa propre succession. Contraint, en début de mandat, d’augmenter la fiscalité pour « faire face aux baisses de dotations de l’État », l’ancien président de l’UMP 31 a finement manœuvré, lors de cette campagne, pour obtenir le soutien de LR et de LREM. Il doit néanmoins composer avec la dissidence de son ancien adjoint Franck Biasotto. Son projet phare demeure, comme en 2014, la 3e ligne de métro qu’il promet aux Toulousains avant la fin du prochain mandat. Autre proposition majeure, l’île du Ramier que Jean-Luc Moudenc veut reconvertir en « poumon vert » de la ville. àl’origine de la Tour Occitanie, il s’engage à poursuivre le projet en cas de réélection le 22 mars prochain. Inquiet devant les incivilités qui se multiplient entre les différents usagers des voies publiques, il promet enfin la mise en place d’un code de la rue pour sensibiliser mais aussi sanctionner les fauteurs de troubles.
Antoine Maurice : Archipel Citoyen L’ancien conseiller municipal de Pierre Cohen se présente pour la deuxième fois après 2014 où il avait réalisé 6,99 % des voix sous la bannière d’EELV avant de se rallier au maire de Ramonville au second tour. Membre d’Archipel Citoyen depuis sa création, l’écologiste a réussi le tour de force de se faire choisir pour conduire la bataille aux municipales par le mouvement, pourtant très critique à l’égard des partis politiques. Désigné par Jean-Luc Moudenc comme son principal adversaire, il n’a eu de cesse, tout au long de la campagne, d’asticoter le maire sortant, tantôt en lui demandant de dévoiler ses revenus, tantôt en lui reprochant d’avoir installé une patinoire sur le Capitole. Sur le fond, Antoine Maurice veut faire du vélo un réel mode de déplacement en créant 1000 km de piste en six ans, créer le RER toulousain, rétablir la gratuité de la cantine pour les familles les plus modestes tout en y instaurant le 100 % bio. Il est par ailleurs opposé à la Tour d’Occitanie.
Pierre Cohen : Pour la cohésion ! L‘autre choix L’ancien maire socialiste de Toulouse entre 2008 et 2014 sera finalement présent sur la ligne de départ. Après avoir vainement tenté de convaincre les forces de gauche de la nécessité de présenter une liste unitaire dès le premier tour, il a pris la décision en décembre dernier, fort d’un sondage qui montrait qu’il avait une meilleure notoriété que ses rivaux, de se lancer dans la bataille. Convaincu que les enjeux de ce scrutin n’ont plus rien à voir avec ceux de 2014, il a lui aussi placé l’environnement au cœur de son programme en promettant de passer tous les projets aux critères écologiques et en martelant l’urgence de limiter au maximum l’automobile en centre-ville. Inquiet face à la « colère et au désenchantement qu’il entend monter dans la ville », il se refuse à annoncer un projet emblématique, notamment dans le domaine culturel, pour insister sur la nécessité d’investir dans les faubourgs. Et de ne pas concentrer l’intégralité du budget transport dans la 3e ligne de métro.
Quentin Lamotte : Rassemblement toulousain Déjà candidat sur la première circonscription pour les législatives de 2017, Quentin Lamotte est désigné par le Rassemblement national en juin 2020 pour réussir là tous ses prédécesseurs ont échoué : s’extraire du premier tour. Pour y parvenir, le conseiller régional d’Occitanie de 32 ans a reçu le renfort de Maïté Carsalade, ancienne adjointe à la mairie de Toulouse sous Dominique Baudis. Sans surprise, le candidat de Marine Le Pen, pris à partie par des manifestants d’extrême gauche sur le marché Cristal en pleine campagne de tractage, place la sécurité au cœur de sa campagne en promettant, s’il est élu, le renforcement des effectifs de police municipale, la création d’une police des transports et d’une brigade du logement social. Concernant la Tour Occitanie, qu’il estime « n’être pas l’emblème architectural le plus judicieux pour Toulouse », il s’engage à laisser le choix aux citoyens via un référendum local.
Franck Biasotto : Toulouse belle & forte Élu pour la première fois de sa vie en 2014 sur la liste victorieuse de Jean-Luc Moudenc, celui qui était alors agent immobilier a pris du galon. Devenu adjoint en charge du logement, puis adhérent LREM en cours de mandat, Franck Biasotto choisit, en fin d’année 2019, de faire dissidence avec Jean-Luc Moudenc en présentant sa propre liste soutenue par le MoDem. Particulièrement critique sur la méthode de gouvernance du maire sortant, et sur la droitisation de son discours, il veut « incarner » les valeurs du centre. Favorable à la 3e ligne de métro, à condition que celle-ci desserve l’aéroport, tout comme le prochain Parc des expositions, il veut déménager la Tour Occitanie en lieu et place de l’ancienne cité administrative. Il estime par ailleurs que le maire de Toulouse ne doit pas être celui de la Métropole. Il considère que tous les projets ne pourront pas être lancés en même temps et promet la stabilité fiscale en cas de victoire le 22 mars prochain.