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BOUDU

Musées d’Occitanie – Pièces jointes



Boudu magazine 69 musée

Les pantoufles du Président

On l’oublie parfois : Gambetta est Lotois. Pédigrée qui explique que le musée Henri-Martin de Cahors possède un fonds qui le concerne. Sa conservatrice veille sur une collection de journaux, photos et objets personnels de cette grande figure de la IIIe République, président du Conseil, créateur du premier ministère de la culture, et fameux pour son mot à Mac-Mahon : « Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine, il faudra se soumettre ou se démettre. » Parmi les objets, une paire de pantoufles donnée à Cahors par sa sœur et ses neveux. Pour l’heure, elles sont en cours de restauration, mais ne devraient pas tarder à être réinstallées dans leur vitrine. Le musée Henri-Martin est en grande partie consacré au post-impressionniste lotois Henri-Martin, décorateur officiel de la IIIe République, à qui l’on doit les grands décors du Conseil d’État et ceux du Capitole de Toulouse. Rouvert voilà quelques mois après travaux, le musée accueille cet été une expo temporaire consacrée à Margrethe II, actuelle reine de Danemark et artiste polymorphe. Pantoufles en cuir brodées de feuilles et de fleurs. Collection Musée Henri-Martin de Cahors


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© Ville de Montauban


La météorite qui prouve que la vie sur terre est d’origine extraterrestre

Le 14 mai 1864, la commune d’Orgueil, voisine de Montauban, est frappée par une météorite rarissime : une chondrite carbonée. Au total, ses débris éparpillés pèsent 14 kg. L’un d’entre eux est exposé au muséum d’Histoire Naturelle Victor-Brun. Les autres sont disséminés à Londres, New York et Paris. La météorite d’Orgueil est la première à présenter des acides aminés d’origine extraterrestre. Une découverte utilisée pour justifier la théorie de la panspermie, selon laquelle la vie sur terre est née d’une contamination extraterrestre. Jusqu’au 31 décembre, l’exposition « La nature trompe son monde », met en lumière les animaux qui essaient pourtant de se cacher du reste du monde.


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© Carine Freyssin


Le Théâtrophone de l’inventeur de l’avion

Le Murétain Clément Ader est un pionnier de l’aviation, inventeur du mot avion et fameux pour avoir été le premier homme à décoller dans un appareil plus lourd que l’air. On lui doit d’autres inventions moins célèbres mais pas moins ambitieuses. Parmi elles, le Théâtrophone. Ce procédé de retransmission de spectacles en direct et par téléphone fonctionnait à l’aide de récepteurs installés dans les théâtres parisiens et reliés à des transmetteurs situés dans les grands cafés et hôtels de la ville. Un mélange de téléphone et de radio, facturé 10 centimes la minute, qui avait enthousiasmé le public en 1881, lors de sa présentation à l’Exposition internationale de l’électricité de Paris. Appareil personnel de Clément Ader pour auditions téléphoniques théâtrales modèle Opéra, équipé de 8 écouteurs montés en monophonie Collection musée Clément-Ader. Jusqu’au 20 septembre, une exposition est consacrée à un autre Muretain célèbre, le poète Pierre Fons, figure de l’Académie des Jeux Floraux mort pour la France en 1917.


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© Ville de Montauban, musée Ingres-Bourdelle


Le violon à l’origine de l’expression « violon d’Ingres »

On doit l’expression « avoir un violon d’Ingres » au peintre Montalbanais néo-classique Jean-Auguste-Dominique Ingres, grand portraitiste et violoniste à ses heures. Deux arts qu’il a appris en même temps sous l’autorité de son père. C’est d’ailleurs en jouant au sein de l’Orchestre du Capitole à Toulouse que l’artiste s’est payé ses premiers cours aux Beaux-Arts. Il pratiquait le violon-dame, instrument de petite taille d’ordinaire réservé aux enfants. Ingres a légué son instrument à la ville de Montauban en même temps qu’une bonne partie de son œuvre. À partir du 8 juillet, le musée Ingres-Bourdelle (il dispose également d’une grande collection du sculpteur Antoine Bourdelle, élève de Rodin) consacre une exposition au dadaïste Picabia qui s’est souvent moqué et inspiré des œuvres d’Ingres. Le Violon d’Ingres – Petit entier / Erable et épicéa – Legs Ingres, 1867


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La table d’avortement transformable en table de salon

Cette table dite de « faiseuse d’anges » (on appelait ainsi jadis celles et ceux qui pratiquaient des avortements clandestins) date du second Empire. En ce temps-là, des femmes aisées parvenaient à se faire avorter avec ou sans la complicité de médecins. Ces derniers possédaient des tables d’avortement de ce type. Une fois repliées, elles servaient en toute discrétion de table de salon. La famille du docteur Raymond Bielsa en fit don au musée d’Histoire de la médecine de Toulouse. Ce médecin généraliste exerça de 1949 à 1988 à Toulouse et créa l’un des premiers groupes médicaux du Sud-Ouest. Le musée, fondé par le Professeur Jean-Charles Auvergnat, retrace l’histoire de l’enseignement de la médecine, de la chirurgie et des hôpitaux de Toulouse. On y visite aussi une ancienne pharmacie avec son grand meuble d’apothicaire. Table d’avortement – musée d’Histoire de la médecine de Toulouse


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© Ville de Castres, Centre national et musée Jean Jaurès


Les sempiternelles querelles de l’union des gauches

“Au congrès socialiste : tous socialistes au fond, reste à s’entendre sur quelques nuances”. Cette phrase n’est pas tirée de la profession de foi de la Nupes. Elle accompagne une caricature réalisée au début du XXe siècle par Henry Somm, à l’occasion d’un Congrès de la SFIO, l’ancêtre du Parti Socialiste. On y aperçoit un Jean Jaurès hirsute bataillant avec ses camarades. Cette pépite est exposée au Centre National et musée Jean-Jaurès de la ville de Castres, où le fondateur de l’Huma naquit en 1859. Du 24 juin au 18 septembre, le musée propose une exposition sur l’affaire Sirven, une famille protestante mazamétaine dont les parents furent condamnés à mort pour le meurtre de leur fille au motif qu’elle voulait se convertir au catholicisme. Famille innocentée par Voltaire, qui s’intéressa à l’affaire Sirven dans la foulée de l’affaire Calas. Croquis humoristique – « Au Congrès socialiste » – Musée Jean-Jaurès, Castres – Henry Somm


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© F.Pons, musée Toulouse-Lautrec, Albi


La canne qu’utilisait Toulouse-Lautrec pour picoler en douce

Propriété de Henri de Toulouse-Lautrec dont la maladie génétique entravait les déplacements, cette canne d’apparence anodine ne sert pas qu’à marcher. Elle cache un petit réservoir pensé pour recevoir une dose d’alcool et un petit gobelet. Toulouse-Lautrec l’utilisait pour se jeter un coup d’absinthe derrière la cravate en trompant la vigilance de son ami Paul Viaud, qui faisait son possible pour l’éloigner des excès. Une fois son secret découvert, il fit don de l’objet à son ami le grand critique gastronomique Curnonsky. La canne fut ensuite léguée au musée d’Albi. Du 17 mai au 4 septembre, l’exposition « Quand Toulouse-Lautrec regarde Degas » explore les thèmes communs et les formes identiques des deux maîtres avec des œuvres en partie prêtées par le musée d’Orsay. Canne à absinthe de Henri de Toulouse-Lautrec – Don Curnonsky


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© Grand sud Tarn-et-Garonne


Un balai pour faire la paix avec les Russes

À Grisolles, à 40 minutes de route de Toulouse, on fait dans le balai en sorgho. La commune, qui en fut la capitale européenne, garde de ce passé glorieux une fabrique renommée et un musée du balai. On y trouve notamment ce balai d’honneur fait de pailles tressées et de clous, au manche recouvert de velours. Il a été conçu en 1892 pour le maire de Grisolles Bernard Marceillac, en souvenir de l’alliance franco-russe signée la même année. L’objet porte l’inscription : « La France et la Russie ». Le musée d’arts et traditions populaires à Grisolles présente différents aspects de la vie locale. Depuis le 11 juin, l’exposition « Aussi longtemps qu’il y aura de la lumière » de Victoria Niki, célèbre les fêtes d’autrefois, sous le signe de la liberté. Balai d’honneur de l’alliance franco-russe – musée calbet


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© Vincent Boutin


La roulette du relieur

Le musée Médard s’adresse aux amoureux des livres anciens. Il présente un demi millier d’ouvrages du XIIe au XIXe siècle, et célèbre l’art délicat de la reliure. Parmi les outils indispensables du relieur : la roulette en bronze. Elle permet d’agrémenter la couverture d’une répétition de motifs. Celle-ci était utilisée entre le XVIIIe et le XXe siècle. Avec un manche en bois et une partie circulaire en bronze, il permet d’apposer des motifs végétaux ou géométriques sur la longueur du livre. Jusqu’au 24 septembre, la technique de la dorure est mise en avant avec l’exposition « Livre d’OR », qui interroge la puissance symbolique de l’or et sa relation avec le support écrit. Roulettes à motifs végétaux ou géométriques. – XVIIIe – XXe siècle – Musée Médard, Lunel


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La chaise qui préserve les robes, la vertu et les queues de pie

Cette chaise à crinoline a été conçue en 1840 pour préserver les robes volumineuses et la vertu de celles qui les portaient. Le dossier n’est pas rattaché à l’assise par la ceinture mais par les pieds. Cet espace permet de caler les arceaux du jupon sans avoir à les plier ni à relever la robe. Cette pièce a été inventée à une période où les robes en crinoline « à cage », prisées par les dames de la bourgeoisie, devenaient plus imposantes. Les hommes s’en servaient également pour ne pas froisser leur queue de pie. Devenu rare en raison de sa fragilité, l’objet n’a pas d’équivalent dans les collections publiques françaises. Le musée du Vieux-Toulouse, classé monument historique, regorge d’objets de l’Antiquité au XXe siècle. Ces salons témoignent de l’évolution architecturale, de la vie politique et culturelle de la Ville rose. On doit cette collection à l’association des Toulousains de Toulouse, institution née en 1904. Chaise à crinoline- Photo J. Kerambloch

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