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Sébastien Vaissière

Qu’est-ce que je peux faire ?

Sergent pépère

Il y a 25 ans, personne ne misait un kopeck sur Sergent Garcia. On n’imaginait pas que des membres du groupe punk indé Ludwig von 88 puissent rencontrer le succès en montant un projet de salsamuffin et en chantant en espagnol. N’est pas la Mano qui veut, ricanait-on. On se trompait. Sergent Garcia est devenu le groupe phare, créatif et festif qu’on sait, et la langue espagnole lui a ouvert les oreilles du public hispanophone du monde entier. On se bousculera donc à Tempo Latino pour fêter le quart de siècle de Bruno Garcia et de ses neuf musiciens historiques, dans ces arènes de Vic survoltées où ils ne se sont plus produits depuis dix ans.

25 juillet au festival Tempo Latino, Vic-Fezensac (32)






















Si loin, si proche

Un demi siècle après la mort de Franco, la guerre de 36 et les quatre décennies de dictature qui ont suivi continuent d’être débattues, réévaluées et discutées en Espagne. Cela n’en rend que plus précieuse cette Anatomie du franquisme proposée par le musée départemental de la Résistance et de la Déportation. Pièces jamais vues en France, dont certaines n’avaient jamais quitté l’Espagne, muséographie minimaliste et habile. Propos synthétique et instructif sur La Phalange, l’église, l’école, la propagande, l’armée, la division azul, les opposants, les vainqueurs et les vaincus. Une réussite.

Jusqu’au 22 septembre au musée départementalde la Résistance - Toulouse



Chris roi

Chris Isaak est le dernier crooneur classe. Le dernier charmeur à voix de velours et humour pince-sans-rire. Bien que tous les Français l’aiment et sachent fredonner au moins trois de ses grands tubes (Blue Hotel, Baby did a bad bad thing, Wicked Game), il se fait rare en France et encore plus dans le Sud-Ouest. Sa présence inédite sous le chapiteau de Jazz in Marciac est une chance inespérée de l’entendre. On y sera.

Chris Isaak, le 2 août à 23 heures à Marciac





















Dérive chaîne

Si le en-même-temps a failli en politique, il réussit à l’édition. Preuve en est ce Vélo&Pyrénées édité par Privat, qui fait office en même temps de guide pratique et d’invitation à la flânerie à vélo, et satisfait les appétits des cyclistes aguerris en même temps que ceux des occasionnels au souffle court et des candidats aux sorties familiales. C’est qu’en plus d’avoir franchi lui-même les cols et avalé à vélo des kilomètres d’asphalte sur la chaîne des Pyrénées, son auteur Axel Puig, par ailleurs animateur de la rédaction du magazine Village, connaît ses Pyrénées et ses Pyrénéens sur le bout des doigts. Histoire du Vélo, de France, du Tour, considérations sur la faune, la flore, le sport, l’artisanat, l’industrie, ouvertures vers les questions environnementales et économiques, Puig épuise son sujet en 224 pages illustrées par le photographe perpignanais Jean-Christophe Millet. Un beau livre un peu lourd pour le garder sur le porte-bagage, mais suffisamment compact pour la valise des vacances.   Vélo & Pyrénées : lieux emblématiques,par Axel Puig et Jean-Christophe Millet - Privat



© DR

Hollywood Bugarach

France 3 Occitanie dégaine une série fantastique estivale taillée sur mesure pour les « jeunes adultes », cible qui a détrôné la ménagère de moins de 50 ans dans le cœur des annonceurs et des patrons de chaîne. Le pitch : dans une Occitanie menacée par une catastrophe écologique, Émilie enquête sur la mort suspecte de son père dans un crash d’hélico sur le mythique mont Bugarach, près de Carcassonne. En fouinant, elle découvre sur place un portail spatio-temporel qui ouvre sur un monde parallèle. Une fable tournée dans les studios de France3 à Toulouse et Vendargues, et en extérieur à Toulouse, Quillan, Bugarach et au Canada. Au casting Linda Ardy, Marylin Lima (Skam) et Jérémy Banster(Un si grand soleil).


À Streamer Depuis le 31 mai sur france.tv :



Au style

En 2017, les lecteurs sont tombés sous le charme de L’été des Charognes (Allia), premier roman tendre, crade et cru du Mazamétain Simon Johannin, alors âgé de 25 ans. Même le tout-Paris littéraire s’était ému de ce texte qui retrace une enfance dans la Montagne Noire avec un style neuf de prose poétique, des airs de pas y toucher, et un goût prononcé pour le rythme et les fluides corporels. Le texte continue de plaire et d’inspirer. Il sera adapté la saison prochaine au théâtre Garonne par Hubert Colas et Thierry Raynaud. Johannin vit désormais à Marseille et vient de publier son deuxième roman : Ici commence un amour, toujours chez Allia. Plus question cette fois de rural. Le narrateur, double augmenté de l’auteur, navigue dans le Paris littéraire, les brasseries et les raves, et crache sa colère contre tout (la famille, la mode, les médias, les éditeurs, les flics). On regretterait presque qu’il ne raille que ces cibles attendues de rebelle en carton, s’il ne compensait en se moquant sans cesse de lui-même, de son écriture et de son affectation. Et si à force de pastiches, de fausses-pistes et de pièges, il ne finissait pas par se payer avant tout la tête de ses lecteurs. Aussi referme-t-on le livre à la fois agacé et épris. Comme dans un couple, en somme. Ici commence un amour !  

Littérature Simon Johannin, Ici commence un amour - Allia


Regroovailles

Été faste pour Groove Armada. Le mythique duo electrohouse britannique déplace à ce point les foules que leur set initialement prévu fin juin au Festival de Glastonbury a été reporté par les organisateurs, qui craignaient une affluence trop importante et difficile à gérer. Le groupe vient de signer avec le label britannique indépendant Defected record, et a sorti en mai un EP baptisé Free Jam. Si on vous parle de Groove Armada, c’est qu’un de ses membres, Adrew Cœcup, est longtemps resté producteur de blé, paysan-boulangeret éleveur de bovins dans le Gers.Sa ferme, qui emploie sept personnes, est lauréate du Prix de l’innovation des Trophées de l’agroécologie 2021. Aujourd’hui Cœcup porte la bonne parole gersoise du bon pain et des sols vivants à Londres, à la tête du mouvement Wildfarmers.





© ORANE BENOIT


L’astronomie pour les nus

Bertrand d’Armagnac, fondateur de la start-up toulousaine Stelvision, milite en faveur de la démocratisation de l’astronomie et de l’observation du ciel. Ses lunettes, jumelles, guides et cartes mettent les mystères du ciel à la portée de tous. Cet été, il pousse la logique jusqu’au bout dans un livre culotté qui détaille comment on peut, à l’œil nu, sans jumelles ni télescope, fouiller le ciel d’été du regard et y trouver rayon vert, planètes, étoiles et constellations. On y apprend même à tourner le dos au soleil couchant pour découvrir des beautés méconnues.

Découvrir le ciel à l’œil nu – Un guide pour observer les étoiles depuis chez soi, par Bertrand d’Armagnac et Carine Souplet- en librairie et sur stelvision.com


© DR

Mancat!

Trop tard : vous avez raté LE concert immanquable du festival  d’été de Toulouse : le quintet de Kyle Eastwood venu gratifier le 1er juillet les spectateurs du Théâtre de la Cité d’un hommage du contrebassiste à son père, distillant bandes originales de films de ou avec Clint(Pour une poignée de dollars, Impitoyable, Grand Torino, l’Inspecteur Harry, etc.) Pour ne pas être marri deux fois, vous auriez pu vous rattraper avec la carte blanche à Ibrahim Maalouf avec l’orchestre du Capitole. Raté aussi, c’était le 5. Il ne vous reste plus qu’une chance : assister au très attendu concert à domicile de la violoniste toulousaine Manon Galy (voir entretien p.62)

Festival de Toulouse, jusqu’au 13 juillet




















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