Et si les Verts prenaient (enfin) le pouvoir ? Et si la gauche perdait ce bastion historique de l’agglomération toulousaine ? Le scrutin municipal à Ramonville est des plus indécis. Et pourrait bien, une nouvelle fois, donner lieu à une triangulaire, voire une quadrangulaire. Face au maire sortant Christophe Lubac, réélu de justesse en 2014, se dresse notamment l’inamovible Henri Arévalo, déjà candidat en 2008 et 2014, qui espère profiter d’un contexte global favorable aux idées écologiques pour rafler la mise : « Vu les scores réalisés lors des scrutins précédents (27%, ndlr) et compte tenu du fait que tout ce que nous disons est validé partout, cette fois, on y va vraiment pour gagner. »
Pour la tête de liste de Ramonville écologie 2020, il faut tourner la page Lubac : « Avec lui, Ramonville qui était une ville très avant-gardiste sur plein de points s’est endormie. Il est temps de la réveiller et de la projeter sur les questions d’écologie réelle et de faire vivre la démocratie participative. Car il y a une vraie rupture entre l’ensemble de la population et lui. Ce n’est plus l’homme de la situation. » Henri Arévalo n’est visiblement pas le seul à le penser à Ramonville puisque Jean-Luc Palévody, le propre adjoint de Lubac, a décidé de se lancer dans la bataille à la tête d’une liste de dissidence « Ramonville en transition », soutenue par le PS local… mais pas le PS haut-garonnais ! Face à ce bloc de gauche éclaté, la candidate de « Ramonville et vous » Sylvie Brot fait planer la menace d’un basculement de cette commune historiquement à gauche vers la droite. Même si celle qui n’est ni plus ni moins que la compagne de Patrice Brot, adversaire de Christophe Lubac en 2014, réfute ce positionnement : « Je suis à la tête d’une liste citoyenne où 75% des membres ne sont pas encartés dans un parti politique. » Investie par LREM, celle qui est également soutenue par le Modem, l’UDI (dont elle a occupé des responsabilités départementales) et Agir, dresse un bilan sans concession de l’actuel locataire de l’Hôtel de ville : écologie, sécurité, transparence, urbanisme, tout va mal pour Sylvie Brot qui veut incarner le renouveau de la politique dans une ville gangrénée par « les guerres d’egos ». Reste que pour le maire sortant, pas de doute, elle doit être considérée comme l’adversaire de la gauche : « Je n’ai qu’un seul véritable adversaire, c’est la candidate de Macron. Si elle venait à gagner Ramonville, je considère que la ville basculerait à droite. » Pour éviter ce scénario, le successeur de Pierre Cohen promet une ville décarbonnée à l’horizon 2050, des référendums citoyens et un urbanisme maitrisé à 120 logements/an : « Ceux qui proposent d’en construire moins mentent puisque l’on respecte juste le cadre légal ».