Derrière sa sobre façade noire de la zone Thibaut, Rimshot est plus qu’un simple studio d’enregistrement. Collaboration avec Katrina Squad, création du label Jardins Noirs, accueil d’artistes de renommée internationale, cette poupée russe du hip-hop ne désemplit pas depuis sa création en 2006.
C’est en se fiant à son instinct que Gaël Duveau, le fondateur de Rimshot, a donné une identité à son lieu, au moment où l’irruption du rap contemporain rendait sceptique le mundillo toulousain. « À l’époque, le rap était connoté boom bap à l’ancienne. Quand un rap plus trap, agressif est arrivé, les autres studios lui ont fermé les portes. » En s’ouvrant à ce rap d’un autre genre, Rimshot se démarque et noue des liens avec certains acteurs comme Guilty. Compositeur toulousain, ce dernier croise la route de Gaël Duveau lors d’une collaboration avec Alain de l’Ombre. Guilty fait partie de Katrina Squad, une équipe de beatmakers (compositeurs). Leur gimmick résonne au début de productions fameuses comme SCH, que Guilty et son équipe produisent.
De cette rencontre naît le label Jardins Noirs, créé avec le groupe de beatmakers Katrina Squad : « Guilty va faire les instrus, diriger les sessions, développer le côté carrière et direction artistique. Je m’occupe de mettre en place le reste : l’enregistrement, l’accueil, les partenariats avec les hôtels, etc. » Véritable pôle de production, d’édition, de production exécutive, dans le phono ou l’audiovisuel, ils réunissent compositeurs, ingénieurs du son, vidéastes et artistes. « On propose un studio tout équipé. Les rappeurs repartent avec du définitif, mixé et masterisé.»
Pas pour les touristes
Depuis la création de Jardins Noirs en 2019 et son installation dans deux des six box du studio, des artistes internationaux y ont rodé leur flow. C’est le cas de Ninho, PLK, YL, Rim’k, Naza, Leto, Spri Noir, Columbine, Kalash Criminel, Isha, SDM...
Parmi les pépites locales passées par le studio, on peut citer Laylow, H jeune Crack, TLZ, Roznam, Sarrazin crew. « On connaît le style. On sait l’appréhender. Les équipes sont formées pour ça. En plus, on produit à des coûts intéressants pour favoriser le début de carrière. »
Kosaï, rappeur toulousain connu pour sa présence aux open mics de la Ville rose, confirme : « Le prix est intéressant, le matériel est bon et les ingés sont de bon conseil. Par contre il faut être au point avant d’y aller, ne pas arriver en touriste… » Si les 2000 musiciens qui ont un jour poussé la porte de Rimshot ne s’inscrivent pas tous dans la mouvance rap, la maîtrise du studio en la matière n’est plus à démontrer. Gaël Duveau a d’ailleurs dû récemment ouvrir de nouveaux locaux route de Fondeyre. Preuve que malgré une communication discrète, Rimshot trace son sillon