Ne vous fiez pas à son nom. Romain Laval est bien un Toulousain pur jus ! Un véritable passionné qui met tout son talent au service de son restaurant Mets Racines. Une petite table à taille humaine, discrètement installée depuis six ans dans le quartier Saint-Exupéry. Il faut le voir, seul en salle comme en cuisine, parler à ses clients de ses assiettes, de ses produits, de son terroir, qu’il sublime à travers des accords mets-vins de très haute volée. Chaque bouchée, chaque gorgée, vous revivez !
Votre premier émoi gustatif ?
La salade haricots verts/œufs durs chez ma grand-mère dans le Lot-et-Garonne. Que des produits frais. Je la mangeais juste après avoir fait le jardin avec mon grand-père. Un vrai souvenir d’enfance.
Un accord mets-vin qui surprend ?
Un Gamay rouge de la Loire, celui d’Eric Sage par exemple, pour accompagner un maquereau juste passé à la flamme, avec quelques mûres… C’est une folie !
Si vous n’aviez pas été chef ?
J’aurais certainement fait une activité autour de la peinture, du dessin. Peut-être même architecte, pourquoi pas !
L’aliment que vous préférez manger ?
Je suis Toulousain, alors forcément, je dirais le canard. J’adore ça, sous toutes ses formes. Un bon magret poêlé, avec des petits oignons autour, on récupère la graisse pour faire sauter quelques pommes de terre… C’est quand-même quelque chose !
L’aliment que vous préférez cuisiner ?
Les champignons, en particulier les cèpes. Quand la saison arrive, c’est toujours un événement. C’est un produit qu’on peut décliner de plusieurs façons : cru, poêlé, avec de la crème. Petite astuce pour une recette à la maison : champignons et café, ça marche très très bien !
L’aliment que vous détestez ?
Le fromage de chèvre, sans hésiter. Je ne peux pas. Un chèvre frais à la limite, mais dès que ça commence à envoyer un peu, à prendre toute la bouche, c’est terminé pour moi.
Votre dernier resto ?
Cet été en Italie, une vieille auberge au fin fond de la Toscane. J’ai mangé des Tortellini à la sauge. C’était à tomber. J’adore la cuisine italienne de toute façon. Accessible, simple, centrée sur les produits et les assaisonnements.
Si vous étiez un plat ?
Le tartare de magret de canard à l’orange et estragon. Un plat que j’ai imaginé quand j’avais 15 ans et que je refais souvent. C’est la recette révélation pour moi, celle qui m’a fait prendre conscience que je pouvais donner du plaisir avec la cuisine et en faire mon métier.
L’homme ou la femme avec qui vous aimeriez diner en tête-à-tête ?
Georges Brassens. Ses chansons m’ont tellement bercé quand j’étais petit. J’aurais adoré échanger avec lui pour savoir comment il composait, comment il écrivait. Il représente pour moi l’artiste libre et humaniste par excellence. Et puis c’était un bon vivant, il ne rechignait pas sur le verre de vin.
L’aliment le plus bizarre que vous ayez mangé ?
Un fromage corse avec des vers à l’intérieur. Ça, c’était chaud quand même… L’odeur était indéfinissable, absolument horrible. En bouche, c’était vraiment très acide, piquant. Limite, les vers étaient meilleurs que le fromage !