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Selle Idéale


Selle idéale - Photo : Rémi BENOIT
Selle idéale - Photo : Rémi BENOIT

C'est l’histoire d’une renaissance aussi inattendue que remarquable. Lorsque Frédéric Ducès, ingénieur informatique, décide d’équiper son vélo de loisirs, il veut quelque chose de classe « parce qu’il aime le beau ». Contrarié d’apprendre qu’Idéale, la référence en matière de selles, a fermé ses portes au milieu des années 1980, il ronge son frein sans pour autant parvenir à s’enlever cette histoire de la tête. Deux ans plus tard, en 2010, il prend contact avec la famille Berthet, fondatrice de la marque, pour voir si celle-ci est « reprenable », puis avec d’anciens salariés pour évaluer la pertinence d’une relance. Après réflexion, il acquiert la conviction que l’opération vaut le coup d’être tentée. « Cette marque était très ancrée chez les cyclistes, notamment les anciens. »


Soucis de la transmission


Reste qu’avec la liquidation de l’entreprise, les machines et l’outillage sont partis à la benne. « Je n’avais absolument rien à part une caisse à outils et un jeu de clés. » Il se retrousse alors les manches et entreprend, pas à pas, avec l’aide des anciens salariés, de faire revivre le passé. Une trentaine d’allers-retours en Normandie plus tard, il retrouve l’usinage et l’outillage d’antan. Pour parfaire son savoir-faire, un artisan lui apprend la conception du moule qui sert à mettre en forme le cuir. « Mon objectif était de minimiser les coûts. Il fallait que je le fasse moi-même. »


Selle idéale - Photo : Rémi BENOIT
Selle idéale - Photo : Rémi BENOIT

Par chance, l’entreprise dans laquelle il travaillait permettait à ses salariés, une fois par an, de se former dans le domaine où il voulait. En 2017, sept ans après avoir décidé de se lancer dans l’aventure, Frédéric Ducès commercialise enfin ses premières selles, essentiellement en direct, en se positionnant d’emblée sur un segment haut de gamme avec deux modèles à 290 et 430 euros : « On n’a rien sans rien. Si vous ne mettez pas le prix vous n’avez pas de produit de bonne qualité. Je voulais tout de suite proposer un objet qui allie la forme et la fonction. » Indispensable quand on s’adresse à des adeptes de la longue distance, « du genre à faire 1500 kilomètres en 4 jours ». Toujours seul aujourd’hui sur ce créneau, il a multiplié par cinq sa production pour sortir environ une selle par jour, grâce à l’adhésion des nouvelles générations, une vraie bonne surprise : « Je misais plutôt sur les cyclistes qui connaissaient déjà la marque », reconnait-il. S’il ambitionne de doubler le nombre de selles produites, pas question pour lui d’entendre parler d’industrialisation. « Je ne veux pas inonder le marché avec mes selles. Je veux juste en vivre dignement. » En ayant toutefois le souci de la transmission pour ne pas voir le savoir-faire disparaitre. Histoire de ne pas reproduire les erreurs du passé…



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